Le Volontariat International en Entreprise, plus connu sous l’appellation V.I.E, permet depuis bientôt 20 ans aux jeunes de 18 à 28 ans de réaliser une mission de 6 à 24 mois dans une entreprise française implantée à l’étranger. Certains pays ont des durées légales de V.I.E plus courtes comme la Suisse où le permis de travail ne dépasse pas 18 mois.
En 2017, selon l’étude du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE), 145 volontaires étaient en mission au sein d’une entreprise Françaises située en Suisse, ce qui en fait la 16ème destination des V.I.E.
Afin de vous soutenir dans votre projet et de vous aider à bien débuter vos recherches, nous vous proposons ce guide détaillé pour partir en V.I.E en Suisse. Nous vous invitons aussi à consulter notre guide globale sur les V.I.E pour connaître les démarches, la rémunération ainsi que les conseils pour trouver une mission.
Un pays multilingue
La Suisse est une république fédérale avec 26 cantons dont la capitale est Berne. Le pays a 4 langues officielles : le français, l’allemand, l’italien et le romanche, essentiellement parlé dans le canton des Grisons.
Ne soyez pas surpris si certains mots glissés dans une phrase en français ne vous évoquent rien. En effet, certains mots utilisés proviennent des autres langues officielles, comme le “Bancomat” qui veut dire distributaire de billet.
Une économie solide et de nombreux secteurs qui recrutent
Concernant l’économie Suisse, le secteur qui emploie le plus est celui des services (75,8% de la population active). Quasiment 10% du PIB provient d’ailleurs du secteur bancaire. A cela s’ajoute les assurances, le fret et le transport, ainsi que le tourisme et le commerce. C’est par exemple en Suisse que se jouent les principales négociations de matières premières comme le pétrole ou encore les produits agricoles.
Dans le secteur industriel, l’industrie chimique et pharmaceutique est la plus importante. Ce secteur est principalement tourné sur l’exportation. L’industrie Suisse tire aussi sa force de la construction de machines, de la production d’électricité ainsi que de la métallurgie, sans oublier l’industrie horlogère qui est la 3ème industrie la plus exportée.
Enfin, le secteur agricole constitue une faible part de l’économie Suisse mais il permet toutefois de garantir la sécurité alimentaire du pays. Il connait d’ailleurs un fort développement de l’agriculture biologique depuis ces dernières années.
La qualité de vie du pays
Entre montagnes, lacs et grandes villes dynamiques comme Genève ou Zurich, la Suisse propose une diversité de paysages qui plaît aux adeptes de la nature et aux amoureux de la ville.
Cela se ressent d’ailleurs auprès des habitants. Pour l’année 2019, la Suisse a fait une ascension fulgurante dans le classement mené auprès d’expats par HSBC. Le pays occupe désormais la 1ère place du classement alors qu’en 2018 il était à la 8ème place.
Ce classement prend en compte plusieurs critères dont la qualité de vie, classée 2ème juste derrière l’Espagne, mais aussi la stabilité économique, catégorie dans laquelle le pays figure en tête du classement.
Un marché de l’emploi compétitif
Le pays ne s’arrête pas en si bon chemin. Avec un taux de chômage à 4,6% pour le 2ème trimestre 2018 - celui français étant deux fois plus élevé - le pays se défend bien concernant la compétitive de son marché du travail.
Cela peut être prometteur étant donné que le V.I.E est un tremplin pour votre carrière professionnelle qui pourrait se poursuivre en Suisse.
La possibilité de travailler en Suisse sans y résider
La Suisse étant un pays frontalier de la France, il est envisageable d’accepter une mission de V.I.E en Suisse et d’habiter en France.
Le sujet est d’ailleurs bien connu des Français souhaitant s’établir à l’étranger pour des motivations économiques. Il existe notamment des offres de V.I.E à Lausanne qui se situe à 1h en voiture de la frontière avec la France. A vous de calculer où il est plus judicieux d’habiter.
Pour plus d'informations, n'hésitez pas à consulter notre article dédié aux travailleurs frontaliers en Suisse.
La nécessité d'ouvrir un compte en banque adapté
La Suisse ne présente cependant pas que des avantages pour les futurs jeunes en V.I.E.
En effet, le pays utilise une monnaie différente de l’euro, le franc suisse. Il faudra donc opter pour une option internationale auprès de votre banque, voire à ouvrir un compte dans une banque suisse.
Comment fonctionnent les indémnités de V.I.E ?
Les indemnités pour un V.I.E et les avantages liés sont fixés et réévalués tous les ans par Business France à travers son barème des indemnités V.I.E.
Le candidat ne peut donc pas négocier sa rémunération. La rémunération des V.I.E se découpe en deux parties, une base fixe pour tous les pays à laquelle s’ajoute une rémunération liée à la destination en question. Elle peut varier selon différentes régions d’un même pays.
À combien s'élèvent les indémnités de V.I.E en Suisse ?
Depuis juillet 2019, les volontaires en Suisse gagnent 2 701,67 € par mois, toutes régions confondues. Ces montants sont nets de cotisations sociales ou patronales et ne sont pas assujettis à l’impôt sur le revenu.
L'indémnité est-elle comparable à un contrat local ?
Il est possible de faire une comparaison de l'indémnité VIE avec les salaires moyen en Suisse chez les jeunes diplomés grâce aux différentes études de l'Office Fédérale de la Statistique.
Ainsi, selon leurs études, les salaires en Suisse en 2018 avec un contrat local oscillaient entre 4916 francs (4476 euros) et 7083 francs (6445 €) mensuels pour les jeunes diplômés de Bachelor et Master.
Si l'on s'intéresse aux salaires en 2016 sur la tranche d'âge 20-29 ans, tranche correspondante aux profils éligibles au VIE, le salaire mensuel moyen était de 5194 francs (4726 €) pour les hommes et 4834 francs (4398€) pour les femmes.
Même en déduisant les cotisations sociales, l'impôt sur le revenu, et l'assurance santé additionnelle du salaire moyen mentionné le plus faible (4834 francs), un jeune diplomé avec un contrat local devrait gagner au moins 3 000 euros net par mois, supérieure de 300 euros à l'indémnité VIE.
En prenant la moyenne haute (7083 francs), ce même diplômé touchera alors plus de 4 600 euros net mensuels, et près de 1 900 euros de plus chaque mois par rapport à un VIE. A noter que cette moyenne haute concerne les diplômés Suisse provenant des Hautes Écoles spécialisées et spécialisés dans management, la Finance, le commerce ou encore l'ingénierie.
En prenant en compte que plus de 70% des offres de VIE en Suisse sur Civiweb sont pour des postes visant ce type de profils, la comparaison doit alors être faîte avant tout avec cette catégorie de salaire.
Et elle n'est clairement pas avantageuse avec la rémunération proposée par le programme VIE ! Et c'est sans compter les droits au chômage et la cotisation complète à la retraite qui sont absents du programme mais bien valables avec un contrat local en Suisse.
Une indémnité plus faible que les salaires locaux
En conclusion, si le programme VIE permet de trouver avec un encadrement et dans de bonnes conditions une première mission d'expatriation en Suisse, la rémunération et les avantages perçus ne tiennent pas la comparaison face à un contrat local correctement négocié. On ne peut donc que vous conseiller de tenter les deux possibilités !
Selon les chiffres du Trésor Public, en 2017, 662 groupes français étaient implantés en Suisse via 1 428 filiales. Cela représente quasiment 60 000 emplois. La France était d’ailleurs le 3ème pays le plus présent dans l’économie Suisse après l’Allemagne et les Etats-Unis.
Les principaux domaines concernés :
Activité Part des filiales Françaises Principaux domaines
Finance et assurance 29 % Gestion d’actifs et banque privée
Commerce 24,1 % Agroalimentaire et luxe
Industrie manufacturière 8 % Chimie et pharmacie, électronique et horlogerie
Construction 5,1 % Production de matériaux et construction
Liste non-exhaustive des groupes Français présents en Suisse
Danone
LVMH
Thalès
Saint-Gobain
Alstom
Veolia
Vinci
Société Générale
Publicis
Vivendi
RATP dev
Accor
Certaines entreprises Françaises sont au cœur de l’actualité économique Suisse. Pendant l’été 2018, le groupe Décathlon a acheté son concurrent Suisse Athleticum avec pour projet de doubler les effectifs en ouvrant 30 points de vente supplémentaires.
Dans le domaine de l’innovation, la Start-up française Hari&Co gagne du terrain en Suisse en exportant ses produits alimentaires dans le pays. La jeune entreprise a d’ailleurs levé 2,3 millions d’euros début 2018 afin d’accélérer son développement en France et à l’étranger.
Où trouver des offres de V.I.E en Suisse ?
La méthode la plus efficace pour trouver des offres de V.I.E est de consulter le site du Civiweb. Ce site géré par Business France regroupe les principales offres disponibles.
Vos recherches ne s’arrêtent pas là. Consultez aussi le site de la Chambre de Commerce franco-suisse afin de connaître l’actualité des entreprises françaises en Suisse, mais aussi de vous constituer un réseau.
Ainsi, il existe une diversité de pistes pour trouver une mission de V.I.E en Suisse dans un domaine et une entreprise qui vous intéresse.
Comme pour tout séjour de plus de 3 mois en Suisse, avant votre départ il faut vous rapprocher de l’Office cantonal de migration de la ville où vous habiterez pour obtenir une assurance d’autorisation de séjour.
Une fois le processus de candidature finalisé et votre V.I.E en poche, l’entreprise proposant la mission se charge de prendre contact avec l’autorité cantonale de migration compétente pour les démarches de vos de travail. Vous recevrez alors une autorisation vous permettant de déposer votre demande de Visa D à l’Ambassade Suisse à Paris.
Les inscriptions s'ouvrent au plus tôt à partir d'Octobre et se terminent vers Avril. Alors commencez à vous préparer dès maintenant pour vos candidatures ! Vous avez besoin d'un accompagnement ? Study Experience, l'agence spécialisée dans les séjours d'études à l'étranger, est là pour vous aider !